« Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites. »
Sun Tzu
Cette citation de Sun Tzu est adaptée pour décrire les moyens possibles pour comprendre et lutter contre la procrastination.
Car lorsque vous procrastinez, vous êtes dans une position de méconnaissance à la fois de vos besoins et ambitions, mais aussi des raisons pour lesquelles vous le faites.
Bien se connaître et bien connaître votre ennemi (le comportement de procrastination) va vous permettre d’avancer et de prendre les mesures adaptées pour mener à bien vos projets.
Découvrez dans la suite de cet article, l’origine de ce comportement qui nous freine et nous empêche d’avancer.
L’impulsivité, l’ennemi intérieur du procrastinateur
Comme nous l’avons vu dans un précédent article, l’équation de la procrastination (ou motivation à réaliser une tâche donnée) se compose de 4 éléments.
Dont la principale est l’impulsivité.
Mais, d’où viennent ces éléments de l’équation et pourquoi ne sommes-nous pas tous égaux dans nos capacités à gérer le temps et notre vie ?
Dans quelle mesure devons-nous nous culpabiliser d’avoir ce comportement ?
Pourquoi sommes-nous victimes de cette impuissance à agir ?
Dans la suite de cet article, nous verrons que les causes sont multiples et qu’elles ne sont pas de notre responsabilité.
Nous verrons aussi que rien n’est joué et qu’il est tout à fait possible, pour vous, de remédier à ces causes et de reprendre votre vie en main.
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Procrastination : Le biologique et le social
Une origine génétique ?
Néanmoins, nous sommes des êtres vivants et nous héritons donc des caractéristiques génétiques de nos parents.
En effet, dans une recherche universitaire de Daniel E. Gustavson et collaborateurs (2014), les chercheurs ont découvert que votre comportement de procrastinateur pouvait être, en partie, hérité de vos parents.
Pour faire cette découverte, ils ont utilisé une méthodologie de génétique comportementale.
Cette méthode a permis l’analyse de 663 couples de jumeaux.
Leurs résultats indiquent que les chances que vous ayez héritées ces comportements de vos parents sont de 46% pour la procrastination et 49% pour l’impulsivité.
Dans tous les cas, sachez que la variance partagée entre la procrastination et l’impulsivité est de 100%.
L’impulsivité étant la caractéristique essentielle de l’équation.
Vous me direz : “Mais quelles en sont les conséquences ?”
Les répercussions de cela sont que cette influence génétique impacte de façon importante vos capacités.
D’une part, vos habiletés à mettre en place des priorités pour les tâches importantes.
D’autre part, vos dispositions à réguler correctement les actions nécessaires pour atteindre vos objectifs.
Néanmoins, bien que notre patrimoine génétique soit lié à la procrastination, il n’est pas le seul responsable de nos comportements.
L’être humain apprend à réagir à son environnement par apprentissage, et principalement lors des interactions qu’il a avec les autres.
Une origine psychosociale ?
La procrastination est un comportement courant que de nombreuses personnes expérimentent dans leur vie quotidienne.
Elle consiste à retarder ou à remettre à plus tard une tâche ou une activité qui doit être réalisée, souvent jusqu’à la dernière minute.
Bien qu’elle puisse sembler être une habitude inoffensive, la procrastination peut avoir des conséquences négatives, notamment le non-respect des délais, l’augmentation du stress et la diminution de la productivité.
L’origine psychosociale de la procrastination est un sujet complexe qui a été étudié par des psychologues et des chercheurs pendant de nombreuses années.
Procrastination et anxiété : une boucle infernale
Des recherches indiquent que plusieurs facteurs sous-jacents contribuent à la procrastination, particulièrement les traits de personnalité, les émotions et les influences sociales.
L’anxiété est l’un des facteurs psychosociaux les plus importants qui contribuent à la procrastination.
Anxiété, estime de soi et peur du jugement : un lien fort avec la procrastination
Les personnes anxieuses peuvent avoir du mal à entreprendre une tâche parce qu’elles s’inquiètent du résultat ou ont peur de l’échec.
Cette anxiété peut conduire à un comportement d’évitement, qui se manifeste par la procrastination.
Des recherches ont montré que les étudiants qui ont un niveau d’anxiété élevé sont plus susceptibles de remettre à plus tard des tâches scolaires que ceux qui ont un niveau d’anxiété plus faible.
Un autre facteur psychosocial qui contribue à la procrastination est la faible estime de soi.
Les personnes ayant une faible estime d’elles-mêmes peuvent éviter les tâches parce qu’elles ne croient pas en leur capacité à les mener à bien.
Ce manque de confiance peut entraîner un sentiment d’inadéquation, qui peut alimenter la procrastination.
Outre l’anxiété et la faible estime de soi, des facteurs sociaux peuvent également contribuer à la procrastination.
Par exemple, les gens peuvent retarder des tâches s’ils pensent que les autres n’approuveront pas leur travail ou s’ils craignent un retour négatif.
La pression sociale peut par ailleurs jouer un rôle dans la procrastination, car les gens peuvent avoir l’impression qu’ils doivent se conformer aux attentes de leurs pairs ou de la société dans son ensemble.
La procrastination peut également être liée à des traits de personnalité tels que l’impulsivité et la recherche de sensations.
Les personnes plus impulsives peuvent être plus enclines à la procrastination parce qu’elles privilégient la gratification immédiate aux objectifs à long terme.
De même, les personnes qui recherchent davantage les sensations peuvent procrastiner parce qu’elles recherchent des expériences nouvelles et excitantes plutôt que d’accomplir des tâches.
En conclusion
Dans cet article, nous avons vu que les origines de la procrastination sont partagées entre ce que nous héritons de vos parents et l’apprentissage des interactions sociales que faîtes tout au long de votre vie.
Ainsi, l’origine psychosociale de la procrastination est un sujet aux multiples facettes qui implique une variété de facteurs, dont l’anxiété, la faible estime de soi, les pressions sociales et les traits de personnalité.
La compréhension de ces facteurs sous-jacents peut aider les individus à surmonter leurs habitudes de procrastination et à atteindre leurs objectifs.
En vous attaquant aux causes profondes de la procrastination, il vous sera possible d’élaborer des stratégies efficaces pour gérer votre temps et améliorer votre productivité.
Ces deux points sont d’une importance capitale, car elles nous permettent de comprendre que rien n’est définitif et qu’il est parfaitement possible de déjouer les plans et embûches que la vie nous a tendues.
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Bibliographie
Ferrari, J. R. (2013). Procrastination and task avoidance : Theory, research, and treatment. Springer-Verlag New York.
Gustavson, D. E., Miyake, A., Hewitt, J. K., & Friedman, N. P. (2014). Genetic Relations Among Procrastination, Impulsivity, and Goal-Management Ability : Implications for the Evolutionary Origin of Procrastination. Psychological Science, 25(6), 1178‑1188. https://doi.org/10.1177/0956797614526260
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